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BUNGALOW
DIARY
Technikart,
janvier 2003 |
Sous
les palmiers, le blizzard. Ou presque.
Nous sommes 250 à être balayés par un vent glacé
ce soir, à attendre docilement de pouvoir pénétrer
dans la grande salle de la DGA ( Director Guild of America). Martin
Scorcese est là pour présenter Gangs of New York.
Mais, problème, la projection a été surbookée.
Suivant mon instinct, je sors du rang et parviens à me glisser
derrière la sécurité (un véritable exploit).
Martin Scorcese est tout petit, sapé comme un coiffeur Italien.
Timide et sur de lui.
Un Géant.
Le film ?…. Vous irez le voir…
Sunset Boulevard a retrouvé sa GLOIRE des sixties. Le samedi
soir, on roule à nouveau pare-chocs contre pare-chocs
du niveau de Fairfax jusqu’à Doheny. Mais la bande
son a changé : Fini les Chocolate Watch Band et
autres Standells, c’est Big Boss Doctor Dre qui les remplace.
Doctor Dre qui passe le début de soirée au bar du
Standard Hotel. Le regard fixé sur ses pompes, il est tranquille.
C’est-à-dire sans une posse de quinze lèche-culs,
cellphones collés à l’oreille, occupés
à secouer leur bling-bling.
Dre, en survet’, sirote un coca light. Il est aussi discret
qu’on peut l’être quand on est accompagné
de quatre fiancées qui font ressembler Jen Lopez à
une publicité pour margarine. Il me rappelle une image de
Phil Spector en 1964 entouré des Ronettes.
Le Standard est une ancienne maison de retraite transformée
en hôtel cinq étoiles, top froid avec serveurs
sortis d’une pub de Calvin Klein. On y croise Wesley Snipes
et la moitié des boys bands locaux. Qu’a-t-on fait
des petits vieux qui y habitaient ?
JE M’EN FOUS car j’ai rendez-vous avec Annabelle
Chong à Tower Records. Annabelle est la jeune américano-chinoise
qui, pour payer ses études, donna de sa personne durant un
gang bang qui offra ses lettres de noblesse à ce sous-genre
de la pornographie industrielle. 250 types, par bordées de
trois, se la partagèrent... Un DVD « Sex :
The Annabelle Chong Story » vient de sortir, elle est
venue faire la promo. Elle m’avoue, un peu gênée,
qu’il n’y avait que 80 types mais qu’ils lui sont
tous passés dessus trois fois de suite. Elle est charmante,
dangeureuse et complètement dingue.
Des images plein la tête, je file à Amoeba où
Henry Rollins, ex-singer des Black Flags et solide acteur de
cinéma, (il est à voir dans mon premier long-métrage
« Scenes of the Crime », bientôt sur
vos écrans) va performer ce soir. C’est pire que pour
Scorcese, la queue s’étire sur 4 blocks. Des mômes
sont même descendus de Seattle pour le voir.
J’aurais dû rester dans la Valley où, sur Van
Nuys, Arthur Lee, l’icône sixties de Los Angeles, le
copain d’Hendrix, interprétait un best of des LOVE
entre deux séjours en prison.
Que faire ? Manger New-Yorkais chez Canter’s où
les serveuses de 60 ans m’interpellent d’un « what
d’ya want honey » ? Manger Thaï en regardant
Matrix ou Dumb and Dumber sans le son chez Toi-on-Sunset ouvert
jusqu'à 4 heures du matin ? Aller sur Lankershim Blvd, au
Lair de Sade, retrouver Careena Collins pour une de ses soirees
SM ultra sévères (H dominateurs F soumises uniquement) ?
Ou simplement me louer un DVD chez Rocket Video…
J’hésite. Je me gare sur le parking de Tower quand
Annabelle Chong annonce à ses fans qu’elle aimerait
bien qu’on la finisse, là, maintenant, sur le parking.
Je vais peut-être rester et lui tenir la main.
Rien
n’a changé depuis 66.
Riot on Sunset Strip.
Suffit d’avoir une voiture et de se laisser flotter.
DOMINIQUE
FORMA. Los Angeles 12-28-02
Careena Collins - Lair de Sade. Contacter le magazine qui me transmettra…
DGA theater Complex 7920 Sunset av
Toi on sunset Sunset blvd/Gardner street
Canter’s Farfaix blvd/Beverly blvd.
Amoeba Music Store 6400 Sunset Blvd
Standard Hotel 8300 Sunset blvd
Rocket Video LA Brea Blvd/ Santa Monica blvd
Tower Record/Towwer Video 8801 Sunset Blvd
DVD SEX the Annabelle Chong Story.
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FAIS
MOI MAL
Tofu
magazine
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“Les
orientaux sont tellement dans le trip Macho, qu’ils n’ont
rien à foutre des femmes” déclare Valérie,
stripper américaine, qui travaille entre le Japon, Singapour
et les Philippines.
« Lorsque j’étais à Tokyo, on m’a
proposé un rôle dans un film… J’étais
attachée par une poulie au-dessus d’une barrique pleine
d’eau. Ils devaient tourner la roue et me descendre la tête
la première dans l’eau afin de me noyer…. Je
ne pouvais pas bouger à cause des cordes. Les
cordes étaient réelles, l’eau était réelle,
et j’ai vraiment failli être noyée !!! »
Extrait de "An Actor in Japanese Pink Films : An Interview
with Koichi Imaizumi." Book - "Queer Japan." par
Barbara Summerhawk, Cheiron McMahill, et Darren McDonald. Norwich,
VT: New Victoria Publishers, 1998. $16.95.
C’est formidable.
Tout est dit.
Là
où nous autres, pooooovres européens, nous devions,
au tout début des années 70, nous contenter d’œuvrettes
à la Max Pecas – Je suis frigide mais je me
soigne -, nos cousins japonais se régalaient d’un
mélange Sadien où torture, punition, humiliation et
sexe s’étalaient sans retenue. (Mais suivant, tout
de même, une stricte censure : pas de poils pubien, pas
de sang et pas de pénétration).
Quelques
dates pour fixer le cadre de nos plaisirs :
1897 : première projection publique à Osaka.
1912 : naissance de la première société de
production japonaise, la Nikkatsu.
1962 : Market of flesh (Nikutai No Ichiba) qui marque le début
de l’ère sexuel dans le cinéma japonais.
1971 : début de l’ère roman porno chez
Nikkatsu.
1981-83 : Arrivée de la vidéo porno ultra hardcore
(YES !!!).
1988 : Fin du roman porno.
1993 : Faillite de la Nikkatsu.
Pink est la couleur du sexe.
Les
mots changent selon les années mais les envies restent les
mêmes.
On parle au début des années soixante de « production
film » erodakushon eiga or ”three-million-yen-films”
(sanbyakuman eiga).
Pink eiga, le Pinku film (terme journalistique), prend son envol
à la fin sixties.
Roman porno est un terme définissant le sous-genre SM-Bondage
produit par la Nikkatsu des 1970.
Dans
le domaine du film érotique, les produits (plus de 300 films)
de la Nikkatsu représentent souvent le haut du panier. Cela
s’explique en partie par des budgets plus conséquents
que la moyenne (10 à 15 jours de tournage, des équipes
de 20 personnes, des réalisateurs et scripts inventifs et
parfois même talentueux).
La
Nikkatsu nous a offert tout au long des années soixante-dix
des histoires où chantage, viol, torture et vengeance ont
été déclinés sous toutes les formes.
La récente fascination du public occidental tient au fait
que ce qui était répréhensible, honteux voire
dégueulasse, il y a 25 ans, est devenu excitant, délicieux
et agréablement dérangeant.
Tant mieux.
Donc :
Beat
me, whip me, fuck me, kill me – baby I love it.
Jouissez sans entrave. Avec la Nikkatsu.
D.
Forma.
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